Le château de Saluzzo fut construit entre 1270 et 1286 sur la base de fortifications préexistantes. Il doit son nom au pluriel latin “ castella ”. Le marquis Ludovico II fit transformer la forteresse en une majestueuse résidence à l'occasion de son mariage avec Marguerite de Foix-Candale, en 1492. La massive tour circulaire et un cycle de fresques monochromes qui ne sont plus aujourd’hui que partiellement visibles, dans l'escalier d'accès aux étages d'exposition, datent de cette époque.

À partir de la seconde moitié du XVIe siècle, la fin du marquisat entraîna la décadence du bien. Des travaux commencèrent en 1825 pour transformer le bâtiment en prison, fonction qu'il a conservée jusqu'en 1992. La Castiglia abrite aujourd’hui le Museo della Civiltà Cavalleresca [civilisation chevaleresque] et le Museo della Memoria Carceraria [mémoire carcérale] en l'honneur des deux principales fonctions qui furent attribuées au bâtiment. L'exposition permanente de l'IGAV, l'Institut Garuzzo pour les Arts Visuels, et les archives historiques y sont aussi installées.

Le Museo della civiltà cavalleresca présente les caractéristiques de l'identité culturelle des marquis de Saluzzo entre le XIIe et le XVIe siècle. Des références littéraires, comme la nouvelle de Griselda, de Boccace, et le Chevalier Errant lient le marquisat à la papauté, à l'empire, aux principaux États européens et aux cours italiennes.

Le Museo della memoria carceraria cherche à mettre en lumière les différentes transformations liées aux périodes historiques, aux différentes conceptions de la peine et à l’évolution des choix de politique pénale. Des universitaires, des agents pénitentiaires, d'anciens prisonniers et des citoyens de Saluzzo ont participé à son installation. L’enceinte de la prison, encore intacte, fait suivre aux visiteurs un circuit qui leur permet de percevoir encore aujourd’hui toute la puissance de la Castiglia.