Dans le Piémont du XVIIIe siècle, sous le règne de la Maison de Savoie, la production de fils de soie constituait la principale exportation, 80% du total environ, devant le riz, le bétail et le vin. Les organsins piémontais, fils de soie travaillés au tordeur et destinés au tissage, étaient parmi les plus recherchés dans toute l’Europe, et en particulier en Angleterre.

L’économie de la soie intégra l’histoire de Racconigi au XVe siècle, et y resta jusqu’en 1948 au moins, année de la fermeture de la dernière filature. Il s’agit d’une longue histoire qui est aujourd’hui conservée et reproposée au Museo Giardino della civiltà della Seta [Musée jardin de la civilisation de la soie], né en 2017 de l’intuition d’un grand historien local, Mario Monasterolo, et installé dans l’ancien Convento delle Clarisse, dans le centre historique de la ville.

C’est précisément à Racconigi, au début du XVIe siècle, que Bernardino I de Savoie institua la culture systématique du mûrier, déjà présent depuis le début du XVe siècle. La culture de cette essence fondamentale pour l’élevage des vers à soie s’étendit dans toute la campagne. Le territoire de Racconigi était alors caractérisé comme une forêt de mûriers.

Au XVIIe siècle, grâce à l’intervention clairvoyante de la Maison de Savoie, on installa le premier moulin à soie, avant les usines appelées Fabbriche Magnifiche, où furent regroupées les différentes phases de dévidage et de filature. C’est ainsi que commença l’expansion de l’industrie de la soie piémontaise. 

Au XVIIIe siècle, Racconigi, avec ses 33 filatures, se classait au premier rang de cette industrie, et employait 4 000 personnes. Il s’agissait surtout de travail féminin; ces jeunes femmes ont apporté une contribution importante au développement économique de la ville. Ce n’est pas un hasard si, à cette période, un tiers de la production piémontaise d’organsin provenait de la région de Racconigi.